par Jean-Marc » 06/01/04 10:44
Bonjour,
voici le texte de J.J Gautier. Je n'ai pas, en revanche, le titre de son papier.
"Vous avez déjà vu Oscar ? Mais vous n'avez peut-être pas encore vu Louis de Funès dans Oscar. Il cligne des yeux, abaisse un sourcil, en hausse un autre jusqu'à la racine des cheveux. Il grimace. Feint des fureurs comiques. Accumule les mimiques cocasses. Emmêle les gesticulations irrésistibles. Se démène. Multiplie les airs courroucés, rageurs, ahuris. Redouble d'expressions bouffonnes. Distord un masque qui semble en caoutchouc. Tourne sur lui-même. Se mord les lêvres. Fronce les narines. Sursaute. Paraît monté sur ressorts. Invente des tics. Fait la lipe. Tape du pied. Renverse la tête et le corps en arrière. Des déclics commandent son visage. Il se met le doigt dans l'oreille tout de suite avant de prendre une pose napoléonienne. Il est le burlesque. Il se frotte les yeux, se frictionne le nez, fait mine, dans un geste familier, de s'essuyer une larme, arpente le plateau, renifle... On croirait entendre le jacassement fou de Donald le canard et voir les grimaces de Popeye le marin. Il accomplit les bonds du Pierrot qui danse. Il saute et on le voit se déplacer dans les aris en diagonale.Il se livre à un "shimmy" déchaîné, tourbillonne. Il touche au grandiose dans le clownesque. Il finit dans une espèce de loufoquerie suprême qui rejoint l'inspiration surréaliste."
L'orthographe du critique est bien Jean-Jacques GAUTIER. J'y ajoute, au cas où cela vous serait utile que le critique Max Favalelli dans Paris-Presse, le même jour, le comparaît à Max Dearly, l'une des plus grandes figures comiques d'avant la guerre de 39-45 en ces termes : "Ceux qui s'acharnent à découvrir des filiations sont désormais convaincus que Max Dearly a un héritier. De Funès a tous les atouts qui conviennent à ce genre de répertoire. Il joue ample, ne craint pas de s'abandonner à sa fantaisie tout comme Dearly le faisait aux Variétés à la Belle Epoque... A lui seul, Louis de Funès assurera le succès d'Oscar."
En espérant vous avoir rendu service.
Amitiés,
Jean-Marc Loubier