Bien sûr, il n'est pas chose aisée de retenir dans cette filmographie abondante
UN seul film qui aurait pu décevoir et
UN qui surpasserait tous les autres.
Pour ma part, je n'ai pas particulièrement apprécié l'adaptation de
La Putain respectueuse de l'auteur et philosophe Jean-Paul Sartre pour le climat si tendu, prenant et stressant qu'il dégage. A noter toutefois que l'on retrouve dans ce film quelques personnes qui travailleront ultérieurement avec Louis de Funès. Je pense à la scripte Lucile Costa, au comédien Jean Minisini. Il y a aussi Jacques Hilling, avec qui de Funès avait joué dans
Le Rire de Maurice Régamey. Et Georges Auric signe la BO du film, 14 ans avant
La Grande vadrouille.
En ce qui concerne les films de Serge Korber, je suis parfois surpris par les critiques que "
L'homme orchestre" et "
Sur un arbre perché" peuvent susciter.
Il était souvent reproché à Louis de Funès de reprendre abusivement les mêmes ingrédients pour faire vivre ses différents personnages au fil des films. Ne disait-on pas "
c'est facile, il fait toujours la même chose ! Toujours les mêmes mimiques !" ? Et curieusement, la presse et certains de ses admirateurs ont boudé les films de Korber, dans lesquels l'acteur s'essaie à quelque chose de différent. Rencontrons-nous un personnage faux-cul, obséquieux ou cruellement injuste, sévère et de mauvaise foi ? Non. Et cela ne plaît pas ? Alors que l'on m'explique.
Pour moi, "
L'Homme orchestre" permet surtout de constater que Louis de Funès était parfaitement capable de danser et de montrer qu'il avait le sens du rythme. L'on nous rabâche toujours la fameuse scène de Rabbi Jacob (excellente il est vrai) mais personne ne mentionne les balets d'Evan Evans.
Et en regardant "
Sur un perché", je n'en reviens jamais. Louis de Funès fait tenir le film en 1h25... en dépit d'un scénario aussi creux !!!
Enfin, si je devais retenir quelques films de Louis de Funès, ma préférence irait aux 3 films tournés en 1964, l'année de la révélation auprès d'un large public pour le comédien.
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Le Gendarme de St-Tropez, pour l'uniforme et la fine équipe tous deux devenus mythiques.
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Fantômas, car l'on tient là un film où l'humour et l'action se marient parfaitement, ce qui est assez rare. Dans les films français de cette époque destinés à l'exportation, c'était probablement ce qui se faisait de mieux.
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Le Corniaud, premier succès du duo Bourvil-de Funès. Un couple formidable dirigé par le maître Oury, sur une musique remarquable de Delerue et tourné en extérieur dans des endroits superbes. S'il y a bien une chose qui ne s'apprend pas, c'est la classe...