J'ai vu hier "Comme un cheveu sur la soupe" sur la chaîne Comédie.
Le premier quart d'heure ressemble beaucoup à un film comique muet, beaucoup de gags visuels: Louis ayant pris du poison puis ne voulant plus mourir cherche désespérement du contrepoison, jusque dans l'écuelle à lait du chat; l'échange de lettres entre Louis et la femme dont il est amoureux (elle lui rend ses lettres: deux gros paquets, il lui rend ses lettres: juste une poignée); la scène du suicide à l'écluse (il utilise sa ceinture pour se lier à une ancre, son pantalon tombe...).
On retrouve d'autres exemples de l'influence du cinéma comique muet (De Funès était un grand admirateur de Laurel et Hardy, Chaplin) dans "Fantomas se déchaîne" (quand, arrêté par les gardes italiens, il mime les différents déguisements qu'il a endossés dans le train, on croit voir Chaplin dans "Le dictateur"; d'ailleurs, dans "Le grand restaurant", il y a une scène où De Funès par un effet d'ombre se trouve affublé d'une moustache et imite le dictateur allemand).
Ce serait un sujet d'étude de répertorier ces influences dans l'art comique defunésien.
Mais "Comme un cheveu sur la soupe" est intéressant à d'autres titres: on voit De Funès à plusieurs reprises au piano et surtout, c'est sans doute un des rares films où on le voit avec son physique des années 50 (cheveux noirs) mais avec déjà son génie comique porté au plus haut (on retrouve les mimiques qui feront sa gloire quelques années après). C'est en effet son premier grand rôle et peut-être s'est-il libéré complètement (même dans "Ni vu, ni connu", il m'a semblé plus sage).
Pour ceux qui n'auraient pas vu le film et qui n'auraient pas la cassette, il ya des chances pour qu'il soit rediffusé dans le courant du mois (sur Comédie).