Michel Galabru, je le compare à deux autres monstres du cinéma aujourd'hui disparus. Il a pour moi la présence imposante et la gravité de surface d'un Bernard Blier, une gravité qui peut fondre l'instant d'après sous son œil rieur et sa voix sudiste hébergeuse de cigales et reconnaissable entre mille. C'est là que je vois du Fernandel en lui. Ajoutez à cela bien évidemment une empreinte tout à fait personnelle, faite de variations brutales d'intonations de voix, de jeux de regard, et d'une multitude d'autres détails. De plus, malgré une certaine exubérance dans le registre comique, l'acteur sait être polyvalent et tout à fait à son aise dans un jeu plus pudique, à l'image de son époustouflante prestation dans l'Eté meurtrier de Jean Becker.
Quant à l'homme Michel Galabru, (disons son côté public, médiatique. Je ne me permettrais pas de juger une personne que je ne connais pas.) son franc-parler un peu "grande gueule", mais aussi lucide et modeste est tout aussi célèbre que son jeu de comédien, reconnaissant sans détours qu'en compagnie de Paul Préboist ou de Darry Cowl, il a parfois signé des films ayant plus pour ambition de payer des factures que d'être présentés en mai sur la Croisette. Michel Galabru véhicule l'image d'un homme simple et abordable, et sa plus belle réussite en tant qu'acteur est peut-être de nous faire un peu croire à tous qu'il fait partie de la famille.Statistiques: Publié par Asil — 17/06/09 4:08
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