imédias.biz, par Mathias Chaillot
10 décembre 2007
Ses films passent en boucle en période de fêtes et ses répliques ressortent régulièrement au cours des dîners. Louis De Funes, disparu le 27 janvier 1983, reste dans les mémoires comme l’un des grands acteurs de comédie française. France 3 lui consacre une soirée, lundi 10 décembre à 20h50. L’occasion de revoir ses meilleurs moments, entourés de témoignages, sans pour autant revenir sur ce qui a fait le personnage.
C’était une forte tête, renvoyé de tous ses boulots, et même de Louis Lumière après y avoir mis le feu. Un sale gamin qui voulait se faire remarquer. C’est gagné. Cent quarante films au compteur, le compagnon de Bourvil et de Fernandel est entré dans l’histoire, grâce à une poignée de films restés dans toutes les mémoires. Le premier, ce fut Le Gendarme à Saint Tropez, avec lequel le tout petit bonhomme gravit la montagne du box-office et arrive au sommet. Deux mois plus tard, le célèbre Fantomas lui amène un nouveau succès. Le personnage du coléreux hyperactif et grimaçant est né, et tous ses futurs rôles seront créés sur mesure.
En 1967, il partage l’affiche de La Grande Vadrouille de Gérard Oury avec Bourvil. Le grand un peu simplet et le petit aigri. Le succès sera tellement immense que le film restera pendant de nombreuses années comme le record du plus grand nombre de spectateurs (17 millions), avant d’être détrôné en 1998 par Titanic. Aucun film français ne l’a jamais doublé.
Puis c’est un retour sur les planches, là où il a commencé, à jouer la pièce Oscar. Quelques mois pour tourner un film qu’on oserait plus faire aujourd’hui, Les Aventures de Rabbi Jacob de Géard Oury, et de nouveau sur les planches.
1975, l’hyperactif doit se calmer. Deux infarctus consécutifs le poussent à abandonner le théâtre et à ralentir le cinéma. Les rôles taillés sur mesure ne lui vont plus. Ils sont trop grands, trop grands pour ce petit homme soudain diminué. Celui qui a fait tant gagner au box-office risque de ruiner les compagnies d’assurance, qui ne veulent plus le suivre. On lui laisse une petite chance en 1976, pour jouer aux côtés de Coluche. L'Aile ou la cuisse, 6 millions d’entrées. En 1980, lisant un étrange bouquin où des paysans, faisant un concours de pets, rencontrent des extra-terrestres, il pense à faire un film qu’il tournera avec un autre futur grand de la comédie : Jacques Villeret. La Soupe aux choux bercera des générations. Il mourra peu de temps après, d’un nouvel infarctus. Papy fait de la résistance lui sera dédié, à lui, le petit hargneux qui aurait dû jouer dedans.
Cette histoire, le documentaire de Gilles Penso la survole plus qu’il ne la raconte. Par thématiques (les grimaces, les duos, les danses, etc.), il enchaîne les extraits et les commentaires de ceux qui se disent influencés par lui (Arthur, Kad Merad ou Patrick Timsit), sans temps mort. On aimerait pourtant en savoir plus sur le personnage (et les images d’archive, de lui ou de ceux qui ont travaillé avec lui, manquent cruellement), plutôt que ce qu’en pensent les stars. Surtout, on aimerait prendre le temps de savourer les scènes cultes au lieu de les voir hachées en petits morceaux de quelques secondes, entrecoupées de remarques dont on se passerait parfois. On en voit plus, mais on le voit moins bien. On a tous grandi avec Louis De Funes reste un bon moment de détente, un moyen de revisiter à vitesse express le monde de l’artiste. Pas de mieux le connaître.
* « On a tous grandi avec Louis De Funes », lundi 10 décembre à 20h50 sur France 3Statistiques: Publié par Garfield — 10/12/07 20:52
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